mardi 22 mars 2016

La sexualité et la névralgie pudendale

 LA SOUFFRANCE DU NERF PUDENDAL (NEVRALGIE PUDENDALE) 

 Cette pathologie qui peut s’installer insidieusement au fil des années et peut provenir de séquelles d’accouchement, post-traumatique (chute, sport intensif, vélo, équitation…), post-opératoires, post-infectieuses. Elle concerne 80 % des femmes. La douleur s’installe progressivement ou brutalement, de façon aléatoire ou permanente, elle peut être médiane ou unilatérale, du pénis (ou clitoris) jusqu’à l’anus. Elle peut être superficielle (brûlure, étau, corps étranger dans le rectum ou le vagin, électricité, fourmillement, décharge électrique). 
De même, le patient peut ressentir une hypersensibilité locale (le port d’un slip est insupportable). Les malades ressentent des sensations de brûlures (zone périnéale, anale) pouvant se propager en avant des cuisses, des décharges électriques fulgurantes de forte intensité, des pincements profonds, des torsions, des tiraillements, des douleurs musculaires (fesses, cuisses) et des sensations de corps étranger (zone rectale/vaginale). Cette douleur est prépondérante lors de la position assise, soulagée sur un siège de WC.
 Le patient ne ressent pas de douleur au lever matinal, et rarement la nuit. Les mictions difficiles et la constipation sont fréquentes, la douleur part des fesses et peut descendre dans la cuisse jusqu’au talon. Quant à l’hyper excitation sexuelle, celle-ci n’est pas une perte de sensibilité, par contre les testicules ont une sensibilité normale. De même, il est ressenti une douleur fessière et au niveau sciatique, et/ou du plancher pelvien. Cette neuropathie est évolutive et spécifique à chaque malade, peu connue des médecins d’où la fragilité des malades. Toutes ces douleurs sont permanentes, quotidiennes et aggravées en position assise. Leur intensité est souvent intolérable.
 La douleur prend le dessus et entraîne un état dépressif. Certains d’entre eux pensent alors au suicide. Le retentissement psychologique est énorme, le maintien d’une vie active et professionnelle relève parfois de l’impossible, cette maladie a un lourd impact sur la vie de famille (plus de cinéma, restaurant, plus de vie sociale) ainsi que sur la vie professionnelle. Vivre sa sexualité avec la névralgie pudendale ? Hélas, cela relève de l’utopie … Comment songer à un rapport sexuel alors que toute féminité ou toute virilité a disparu, que notre corps est souffrance. 
La vie de couple est profondément perturbée rendant les relations sexuelles impossibles. A cette pathologie viennent s’ajouter d’autre problème comme les vulvodynies, inconfort vulvaire chronique, hypersensibilité souvent confondue avec une mycose, entrainant une réduction de la libido. Fini le port de sous vêtements dotés de jolies dentelles ?
 Déjà faudrait-il pouvoir supporter ne serait-ce qu’une culotte. Quand le corps n’est qu’un bloc de douleurs et que s’ajoute la souffrance psychologique, la vie sexuelle du malade est perdue à jamais ; parmi les traitements figurent les antidépresseurs qui ont des effets indésirables tels que la fatigue, l’anxiété et autres. Souvent, les familles se désintègrent, les amis fuient et les malades restent seuls face à l’isolement.